Merci qui ?

Tout le monde sait que le système de santé français est en panne depuis quelque années : manque de moyens dans les hôpitaux, manque de lits pour les malades, surcharge des urgences et trou de la sécurité sociale. On va droit dans le mur, c’est pour cela que le corps médical descend dans la rue et manifeste toute sa hargne face à un gouvernement buté. Mais est-ce la seule raison ? Voici le récit d’un malade qui en plus d’en avoir marre d’être mal en a plus que ras la casquette de cette France qui va de travers.

Notre patient X – on s’en fou de comment il se nomme – a une maladie génétique importante nécessitant des soins réguliers en hôpital de jour. Au delà de ça, il mène une vie normale – plus ou moins – et ne demande rien à personne. Mais voilà, en rémission depuis quelques années, il fait une rechute – en tout cas ça y ressemble – et se morfond de son état. Se voyant dépérir, il se décide à aller voir son généraliste qui lui prescrit des médicaments qui n’auront aucun effet sur son état de santé. Ne sachant trop quoi faire, il pense à joindre son spécialiste et souhaite lui parler pour connaître la marche à suivre. Seulement voilà, ce dernier est surchargé et n’a pas le temps de lui parler par téléphone. Au mieux on lui fixe un rendez-vous dans la semaine, au pire il va aux urgences. En clair, il a le temps de passer de vie à trépas et il ne sait toujours pas ce qu’il a.
Notre patient X décide de laisser tomber ces deux options précédentes et appelle directement son big boss, qui le suit à l’hôpital pour tenter de lui parler. Là encore, on lui met des bâtons dans les roues : le big boss n’est pas joignable et il faut prendre rendez-vous pour le voir. C’est ce qu’il fait mais là, oh surprise, il n’y a pas de place avant trois bons mois. Alors là, notre patient X voit tout rouge. Il se voit mourir d’ici là et ce demande ce qu’il se passe en France pour en arriver à un tel point. Il n’a d’autre solution que de joindre son dernier atout : les infirmières de l’hôpital de jour qu’il connaît bien, depuis le temps. Là oh miracle, l’infirmière, connaissant son dossier sur le bout des doigts, prend la chose très au sérieux et lui promet de mettre tout en œuvre pour lui trouver une solution dans les plus brefs délais. Chose dite c’est chose faite : dans la même journée, elle joint notre patient X - suicidaire depuis – et lui annonce qu’elle a pu voir le big boss et lui parler de son cas – jugé sévère tout de même – et qu’elle a même réussi à lui avoir un rendez-vous dans les deux jours. De plus, pour ne pas perdre une minute, elle lui fournit toute une série d’examens à faire pour être paré à toute éventualité le jour J.

Voilà en somme le parcourt d’un malade parmi tant d’autre, qui lutte pour survivre dans un monde où tout est une question d’argent, de protocole, d’attente interminable et de fumisterie.

Pour tous ceux qui se seraient prit d’affection pour notre patient X, je vous rassure, il va mieux et est suivi par son big boss chaque semaine pour voir l’évolution de son cas.Ainsi, tout est bien qui fini bien, cette fois-ci mais combien faut-il « d’accidents » pour qu’enfin tout ce cirque arrête et que les gens soient soignés à temps avant que le pire n’arrive ? Spéciale dédicace aux infirmières qui font beaucoup avec peu de moyens !

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