dimanche 5 juillet 2009

Big Band Variety


Marc Ronson
Version
(Colombia, 2007)


C’est toujours assez compliqué d’expliquer pourquoi un disque vous plaît … Surtout lorsque vous-même ne savez pas pourquoi. Prenez ce disque Version de Marc Ronson, il m’attire depuis un bout de temps, je l’ai honteusement téléchargé, il n’a pas cassé cinq briques, et pourtant, je n’arrive pas à l’oublier, à mettre à la poubelle de mon ordinataur le ficher .rar, et aujourd’hui, à la fnac, je l’achete (alors que je sais que ni la fnac ni Marc n’ont besoin de mon argent …) et, le pire est pour la fin : je suis content.

Je vous fais le topo. Marc a tout pour être detesté : de famille riche, anglaise, un beau-père qui a fait de la guitare, soeurette qui dévergonde le gratin d’Hollywood ; à New York, pour ses études, il fait danser Pharell et Sean C., a la hype américaine à ses pieds, produit un album que j’arrive pas à télécharger et que donc, par conséquent, je n’acheterai pas, et sort, en 2007, l’objet du present article.

Je l’ai pas mal écouté ce cd. Je n’arrive pas à dégager deux chansons que j’aime. En gros, c’est 14 reprises à la sauce Ronson (pas mal de trompettes et des percussions, c’est l’instrument le plus abordable quand on ne joue pas d’instrument, sur une console de mix …) ; des reprises multiples de chansons qui, au départ, ne sont pas des Grammy en puissance, écrites par des groupes qu’on n’encadrent (moi et le K) généralement que moyennement, voire pas du tout (Britney, Zutons, Radiohead, Coldplay, Maximo Park, Smiths, Charlatans et Kasabian … voyez le beau monde) Bref les potes de Ronson, ceux avec qui il partage pailles (ou billets enroulés), bouteilles de Moet et jacuzzi.

Sur le fond, à part deux chansons (Apply Some pressure et Pretty green) que je zappe toujours, ca se tient : le boulot de Lily Allen n’est pas degueulasse sur Oh My God (version Kaisers Chief à oublier) et le break à 3 minutes fait remuer mon bassin (ceux qui me connaissent savent ce que cela sigifie), Stop Me me fait penser à de la dance allemande Sommer 96, Toxic est mieux chanté par Britney look « femme de collabo après la liberation » … c’est dire. Le reste, vous verrez si vous écoutez (je ne vais quand même pas le faire pour vous… ou bien ?)




Bon alors, pourquoi je vous soûle avec cette galette ennervante et inutile ? Ben c’est justement la question. Y’a cette chanson pas mal des Zutons, valerie chantée par Amy « si je meurs ça fait quoi ? » Winehouse qui est vraiment bien. Pour les afficionados, la version acoustique Youtube est assez bandante. Après, c’est débile, mais le concept de l’album me plaît bien (prendre des chanson de merde et essayer de leur sauver la face à coup de grosse production big band genre : « ce qui est sorti après 1970 j’ecoute pas, ou juste la merde »). Parce que cela semble être le cas de M. Ronson. J’veux dire, merde ce gars a une touche, sait tripoter une console, et il va reprendre que de la merde chez des artistes qu’on voit déjà trop, ou qui ne devraient pas jouir d’une telle pub. Ensuite, c’est con aussi, mais j’adore la pochette (ben oui ça joue, vous comprenez pourquoi je ne télecharge pas légalement). Y’a aussi une déclinaison d’interludes produits par Ronson himself qui sont excellents. Il aurait pu faire un album avec ces trois interludes que je l’aurais acheté ... et oui ! Enfin, je n’arrive pas à detester cet album, c’est comme si je voulais, mais ne pouvais pas. Comme si je suis déçu, mais pas assez, je me persuade alors que c’est bien.




En conclusion, Marc Ronson s’entête à reprendre des chansons bof alors que s’il prenait la peine de sortir ce qu’il faisait, ça suffirait. Son son est groovie, pas ses choix. C’est pas son premier coup, donc on ne pardonne pas (d’autant que de mon pardon, il s’en tape). En attendant qu’il produise de la nourriture sonore comestible, écouter Versions me transporte à NYC ; ce qui, pour un disque, anglais, de nos jours,(avec Maximo Park en guest star), est déjà pas mal.

1 commentaire:

Kinky a dit…

Ok, le K suit sur tous les points, la prestation de Amy est excellente, inlassable. En revanche, ton attaque discrete sur les Smiths, coup bas!

Morrissey for ever